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Telegram assouplit sa politique de confidentialité

La messagerie cryptée Telegram a assoupli sa politique de confidentialité, acceptant désormais de fournir certaines données d'utilisateurs en cas de "terrorisme", mais pas pour la Russie, avec laquelle elle est en conflit.

"Si Telegram reçoit une ordonnance du tribunal confirmant que vous êtes soupçonné de terrorisme, nous pouvons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone aux autorités compétentes", écrit Telegram dans une mise à jour de sa politique de confidentialité, précisant que cela "ne s'est jamais produit".

"Nous ne considérons aucune demande des autorités russes et notre politique de confidentialité ne s'applique pas à la situation en Russie. Nous continuons à résister", a toutefois tenu à souligner mardi le cofondateur de Telegram Pavel Dourov sur cette messagerie, après que l'agence russe de contrôle des télécoms Roskomnadzor s'était empressée de saluer cet assouplissement.

Mi-avril, les autorités russes ont ordonné le blocage de Telegram, qui compte 200 millions d'utilisateurs (dont 7% en Russie), tant que cette application ne fournira pas aux services de sécurité les moyens de lire les messages des utilisateurs, ce qu'elle a refusé.

Telegram a toutefois réussi à contourner ce blocage et reste généralement accessible en Russie.

Le patron de Roskomnadzor, cité par les agences de presse russes, avait salué cette décision comme étant "la première réponse, après une longue période de silence, de la direction de la messagerie aux exigences de la législation antiterroriste russe et à la loi sur les organisateurs de la diffusion de l'information", avant d'être renvoyé dans les cordes par Pavel Dourov.

Sur son site, Telegram précise que la mise à jour de sa politique de confidentialité a été effectuée le 14 août pour se conformer à la loi européenne sur la protection des données.

"Que nous recourions ou non à cette mesure, elle devrait rendre Telegram moins attrayant pour ceux qui s'y livrent à de la propagande terroriste", a réagi Pavel Dourov.

"Il s'agit de fournir les adresses IP et les numéros de téléphone. La confidentialité de la correspondance reste aussi inviolable qu'elle l'a toujours été", a précisé Pavel Tchikov, à la tête de l'ONG de défense des droits de l'Homme Agora, dont les avocats défendent Telegram, aux agences de presse russes.